Louis Panormo, 1827 Londres

Louis Panormo (1784-1862) est un luthier majeur dans l’histoire de la guitare. Il représente, dans la première moitié du 19ème siècle, le luthier en guitares de référence à Londres. Fernando Sor parmi d’autres virtuoses de l’époque, a joué ses guitares .

 

face retaillé

 

Tout comme ses contemporains : Lacôte à Paris, Stauffer à Vienne, ou encore Fabricator à Naples, Il a contribué à l’évolution de la guitare, dans une période très riche en innovations. Originaire de Palerme, Vicenzo, le père, part s’installer avec sa famille vers 1760 en France pour fuir la misère. Louis naît à Paris en 1784. Peu avant la révolution Française la famille s’installe à Londres, où Louis devient  luthier en guitares. La guitare présentée ici a été construite en 1827, au 26 High Street, à Londres.

 

dos retaillé

 

Descriptif :

  • Fond et éclisses : palissandre de Rio
  • Table : épicéa
  • Touche : bombée en palissandre de Rio
  • Manche : massif en acajou
  • Chevalet : ébène et nacre
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    Louis Panormo fabrique des guitares dans la tradition espagnole avec un barrage en éventail. Néanmoins, le chevalet percé de petites chevilles qui arriment la corde à la table, est plus proche de celui de l’école française,. Tout comme les chevalets Français entre 1795 et 1825, la corde ne repose pas sur un sillet en os réglable. Ce dernier apparaît en France seulement vers 1820.

     

    chevalet retaillé

     

    Du fait de sa conception interne, la Panormo est plus proche de la guitare moderne que ne le sont les  guitares de Lacôte ou Stauffer à la même époque. En effet, contrairement aux instruments des écoles Françaises, Italiennes et Autrichiennes (basées sur un système de barrage en travers de la table), Panormo utilise un barrage en éventail. C’est cette manière de rigidifier la table qui donne à la Panormo un timbre chaud et une plus grande longueur de son. Ces caractéristiques ne sont pas partagées pas les autres écoles. Tout comme le système moderne, la table est barrée de 7 brins.

     

    barrage retaillé

     

    Dès les années 1820, il sera l’un des premiers à poser des mécaniques sur les têtes de ses guitares, car les musiciens anglais n’apprécient pas les chevilles. Cette guitare de 1827 est donc « l’exception qui confirme la règle »

     

    tête retaillé

     

    Sylvain BALESTRIERI
    -Luthier-